Pour Stefan Hartung, l’une des conséquences de la guerre sur la protection du climat, est qu’elle ralentit, à court terme, les actions menées en faveur de la réduction des émissions de CO2, mais qu’elle permettra, à plus long terme et particulièrement en Europe, l’accélération de la transformation technologique. « Cela doit conduire à plus de détermination de la part des hommes politiques, qu’il s’agisse de la promotion de la rénovation énergétique des bâtiments ou du développement massif de la production d’électricité renouvelable ». A condition que l’électricité soit verte, l’électrification est le moyen le plus rapide pour parvenir à la neutralité climatique au quotidien. Toujours selon Stefan Hartung, Bosch avance vers une mobilité plus durable : en 2021, le volume des commandes pour la mobilité électrique a franchi le seuil des 10 milliards d’euros pour la première fois. Ce seuil important ne doit pas occulter l’importance du développement de l’hydrogène. Pour lui, « Les politiques industrielles doivent s’atteler à préparer tous les secteurs économiques à l’usage de l’hydrogène. Les solutions basées sur l’électricité ont la priorité, mais les solutions basées sur l’hydrogène doivent également être développées. Les deux sont nécessaires pour une économie plus durable. Dans le même temps, le président de Bosch a annoncé qu'au cours des trois prochaines années, l'entreprise investira dix milliards d'euros supplémentaires dans la transformation numérique de son activité. « La numérisation a également un rôle important à jouer dans la durabilité - et nos solutions sont basées sur ce principe », a déclaré Stefan Hartung. Des exemples de ces solutions Bosch comprennent le contrôleur d'énergie pour la maison intelligente et la « connected manufacturing energy platform » pour les usines.
Perspectives 2022 : de fortes incertitudes dans un environnement difficile
Le chiffre d’affaires du Groupe Bosch a augmenté de 5,2% au premier trimestre. « Nous avons démarré solidement en 2022 et nous pensons à ce stade, pouvoir dépasser l’augmentation de chiffre d’affaires de 6% prévue dans le rapport de gestion », a déclaré Markus Forschner, vice-président et directeur financier de Robert Bosch GmbH. « Il est toutefois difficile de donner une estimation précise de nos résultats annuels, compte tenu des incertitudes considérables qui pèsent sur l’économie. » Selon Markus Forschner, il ne sera a priori pas possible d’égaler l’objectif d’EBIT fixé au niveau de l’année précédente, en dépit d’une augmentation probable du chiffre d’affaires : l’EBIT devrait se situer dans une fourchette de 3 à 4%. « L’augmentation des coûts de l’énergie, des matières premières et de la logistique, impacte considérablement notre résultat ». C’est précisément dans le secteur des Solutions pour la mobilité que la pression sur les coûts est très forte - les prix de certaines matières premières ont presque triplé depuis 2020 : « Nous devons nous préparer à des prix qui resteront élevés et à des marchés très volatils », a indiqué Markus Forschner. « Les fournisseurs aussi, comme les constructeurs automobiles, sont obligés de répercuter les hausses de prix ».
Dans le contexte actuel, Bosch a déjà nettement retravaillé ses perspectives conjoncturelles. Le Groupe s’attend à une croissance de l’économie mondiale d’à peine 3,5% cette année – il la prévoyait encore autour de 4,5% en début d’année. De la même façon, les prévisions liées à la production automobile estimées à environ 88 millions de véhicules et l’augmentation attendue de 9% par rapport à l’année précédente, ne devraient pas se réaliser. Selon Markus Forschner, cela s’explique par la nouvelle pandémie de Coronavirus en Chine et par la pénurie persistante de semi-conducteurs. Mais le directeur financier reste globalement confiant : « Bosch surmontera également cette phase difficile. Il est important de disposer de produits tournés vers l’avenir et d’une stratégie long terme claire. Nous avons les deux. »
L’hydrogène par électrolyse : Bosch s’engage dans ce marché d’une valeur de 14 milliards d’euros
Pour contribuer efficacement à la protection du climat, Bosch s’engage dans le secteur des composants pour l’électrolyse de l’hydrogène. D’ici la fin de la décennie, Bosch va investir près de 500 millions d’euros dans cette nouvelle technologie - la moitié jusqu’à sa mise sur le marché, prévue pour 2025. « Bosch a de nombreux atouts pour le développement des technologies à base d’hydrogène et nous voulons faire progresser la production d’hydrogène en Europe », a annoncé Stefan Hartung. « Selon nos estimations, le marché mondial des composants de l’électrolyse devrait atteindre 14 milliards d’euros en 2030. ». Avec le stack, Bosch fournira le cœur du système de l’électrolyse, combiné à l’électronique de puissance, aux capteurs et à un calculateur, l’ensemble formant un module intelligent. Les stacks pour la production d’hydrogène devraient être en série dès 2025.
Durabilité : la responsabilité sociale sous le signe des nouvelles énergies
Bosch soutient le Green Deal de l'Union européenne et se considère comme ayant une responsabilité particulière en matière de durabilité : le Groupe Bosch s’engage pour la neutralité carbone collective. En 2020, Bosch fut la première entreprise industrielle de cette taille avec 400 sites dans le monde, à avoir atteint un point d’équilibre entre ses émissions directes et indirectes liées à la production (scope 1 et 2) et le recours à un volume de crédits de compensation plus faible que prévu. Bosch a déjà pu réaliser un tiers des économies d’énergie que le Groupe s’est engagé à réaliser d’ici la fin de la décennie. « La durabilité n’est plus un sujet marginal, elle doit devenir le cœur des activités de chaque entreprise », a déclaré Filiz Albrecht, membre du directoire et directrice des ressources humaines de Robert Bosch GmbH, également responsable de la stratégie de développement durable. La responsabilité d’entreprise de Bosch s’articule autour de trois intérêts économiques, sociaux et environnementaux. « Il n’est pas facile de maintenir l’équilibre entre ces trois intérêts. Pour Bosch, dans ce contexte de mutations, la responsabilité sociale signifie accompagner le plus possible de collaborateurs vers de nouveaux secteurs d’activité ». Ainsi, là où étaient produits jusqu’à présent des moteurs à combustion, ce sont maintenant des techniques neutres pour le climat qui sont développées par Bosch. Près de 1 400 collaborateurs travaillant dans le domaine des groupes motopropulseurs ont déjà pu évoluer vers de nouveaux postes, par exemple dans le domaine des logiciels et de l’électromobilité, grâce à la formation ou via une plateforme de placement interne à l’entreprise. Pour Filiz Albrecht : « À la fin de l’année, ce seront près de 2 300 personnes qui travailleront dans le domaine des piles à combustible, mobiles et stationnaires – ces postes seront presque entièrement pourvus en interne. »
Technologie thermique : 300 millions d’euros pour l’activité des pompes à chaleur
« Plus d’un tiers des émissions de CO2 proviennent des bâtiments, c’est pourquoi les actions pour la protection du climat doivent également être menées à l’intérieur des bâtiments », a déclaré Christian Fischer, membre du directoire de Robert Bosch GmbH, en charge des Technologies pour les énergies et les bâtiments. « Le tournant pour le chauffage commence par la pompe à chaleur, idéalement alimentée par de l’électricité verte. » Au niveau international, de plus en plus de législateurs sont en train de fixer des objectifs pour les nouvelles constructions : 65% des nouveaux systèmes de chauffage devraient être exploités de manière régénérative d’ici 2024, rien qu’en Allemagne. Bosch investira 300 millions d’euros supplémentaires dans le secteur des pompes à chaleur d’ici mi-2025, a déclaré Markus Fischer : « Le marché augmentera de 15 à 20% par an jusqu’en 2025. Notre objectif est de croître deux fois plus vite que le marché. » Mais Bosch veut également apporter sa contribution dans les bâtiments existants : avec ses chaudières gaz déjà compatibles à l’hydrogène, Bosch facilite la conversion du chauffage au gaz naturel vers l’hydrogène. En outre, grâce à la mise en réseau et à l’intégration de systèmes pour la construction, Bosch se rapproche également de son objectif qui est de générer plus de recettes régulières grâce à des services. « Dans le domaine des systèmes pour la construction, près d’un euro sur deux vient des services », a déclaré Markus Fischer. Nos objectifs stratégiques se complètent - contribuer à la protection du climat grâce à la technologie et développer les activités de service.
Techniques industrielles : la digitalisation comme vecteur de l’efficacité énergétique
Dans le domaine de la production industrielle, Bosch fait progresser l’efficacité énergétique et la rentabilité des usines. « La digitalisation de la production industrielle contribue à la protection du climat, a déclaré Rolf Najork, en charge des Techniques industrielles de Robert Bosch GmbH. « Rien que par la gestion de l’énergie en réseau, nous réduisons en moyenne de 5% la consommation annuelle d’énergie de nos productions ». La plateforme Energy Management du portefeuille Industrie 4.0 est déjà utilisée dans 80 projets clients et en service dans 120 sites Bosch. Et de poursuivre en expliquant que, « dans le même temps, le groupe Bosch continue de miser sur l’électrification dans l’industrie ». En 2030, 30% des engins mobiles non routiers devraient être électrifiés. Cela représente un volume supplémentaire de 1,5 milliard d’euros pour les moteurs haute tension. Bosch souhaite également faire progresser la conduite électrique grâce aux techniques industrielles. « Au sein d’un consortium avec VW, nous préparons la création d’une entreprise qui fournira des équipements pour les usines de production de cellules de batterie en Europe », explique Rolf Najork. Notre objectif commun : être à la pointe de la technologie et de la compétitivité dans l’industrialisation de la production de batteries ». Le marché des technologies de production pour les cellules de batterie devrait atteindre au global environ 50 milliards d’euros d’ici 2030, selon les experts du monde entier.
Un tournant dans la mobilité : véhicules électriques à batterie et piles à combustible
Avec le Green Deal de l’UE, Bosch s’attend à une poussée décisive de l’électrification du trafic. « Tous les constructeurs automobiles s’efforcent de s’assurer une part aussi élevée que possible du marché en pleine croissance des véhicules électriques », a déclaré Markus Heyn, membre du directoire et président du secteur d’activité des Solutions pour la mobilité. « Bosch est le fournisseur numéro un des groupes motopropulseurs électriques sur route. » Une tâche technique centrale consiste à maintenir à la bonne température la batterie et la propulsion tout en assurant une température confortable nécessaire dans l’habitacle - la gestion thermique intelligente à elle seule augmenterait la portée de la conduite électrique de 25%. A cet effet, Bosch a développé une solution pré-intégrée avec l’unité thermique flexible, FTU. La FTU permet à Bosch d’accéder à un marché qui devrait atteindre 3,5 milliards d’euros vers la fin de la décennie. Pour la mobilité électrique basée sur la pile à combustible, Bosch lance cette année sa production en série de piles à combustible pour les camions. « Nous allons produire des piles à combustible d’une puissance d’un gigawatt d’ici le milieu de la décennie sur notre site de Bamberg », prévoit Markus Heyn. « En 2030, l’exploitation d’un camion fonctionnant à piles à combustible ne devra pas coûter plus cher qu’un diesel - tel est notre objectif ». Bosch a de nouveau augmenté ses investissements dans la pile à combustible mobile à près d’un milliard d’euros entre 2021 et 2024.
L’exercice 2021 : relever les défis malgré la pression des coûts
« Le groupe Bosch a bien relevé les défis de 2021 », selon Markus Forschner. Nous avons réalisé une hausse de 10,1% du chiffre d’affaires et augmenté de plus de moitié notre EBIT opérationnel, malgré une épidémie de Covid-19 non résolue, des difficultés d’approvisionnement persistantes en semi-conducteurs et une hausse sensible des prix des matières premières, dès l’exercice 2021. Au-delà du bon chiffre d’affaires, nos efforts considérables pour réduire les coûts ont également porté leurs fruits, a déclaré le directeur financier. « Notre orientation vers l’avenir se reflète également dans la solidité des comptes annuels. Les investissements en recherche et développement du groupe Bosch sont restés stables à 6,1 milliards d’euros (5,9 milliards d’euros en 2020) et les investissements ont légèrement augmenté pour atteindre 3,9 milliards d’euros (3,3 milliards d’euros en 2020). Les investissements en recherche et développement se sont concentrés sur l’électromobilité, les systèmes d’assistance à la conduite, mais aussi sur l’électrification dans l’industrie et le chauffage. Le ratio de fonds propres a continué de s’améliorer de 1,3% à 45,3% ».
Exercice 2021 : évolution par secteur d’activité
Tous les secteurs d’activité ont contribué aux bons résultats. Le secteur d’activité des Solutions pour la mobilité, qui réalise les meilleures ventes, a enregistré une hausse de ses ventes de 7,6% pour atteindre 45,3 milliards d’euros. Après ajustement des taux de change, cela représente une augmentation de 7,9%. Après les pertes de l’année précédente, le secteur a enregistré un résultat légèrement positif avec un résultat opérationnel de 0,7%. « Les Solutions pour la mobilité est un secteur particulièrement affecté par les difficultés d’approvisionnement en semi-conducteurs et doit s’adapter à de profonds changements dans les modes de mobilité », explique Markus Forschner. Dans le même temps, le secteur a fait des investissements initiaux substantiels dans l'électromobilité et la conduite automatisée et a déjà dû faire face à des coûts de matières premières et de logistique nettement accrus.
Selon le directeur financier, le secteur d’activité des Techniques industrielles a profité du regain d’activité du marché des machines-outils et a enregistré une croissance de 18,9% de son chiffre d’affaires, le portant à 6,1 milliards d’euros. Après ajustement des taux de change, cela représente une augmentation de 19,4%, avec un résultat opérationnel de 8,4%.
Le chiffre d’affaires du secteur d’activité des Biens de consommation a encore augmenté de 12,7% par rapport à l’année précédente, pour atteindre 21 milliards d’euros, ce qui représente une hausse de 14,4% après correction des effets de change. Avec 10,2%, le résultat opérationnel a de nouveau atteint deux chiffres.
Le secteur d’activité des Techniques pour les énergies et les bâtiments a augmenté son chiffre d’affaires de 7,8%. Corrigé des effets de change, cela représente 8,8%. L’augmentation du résultat opérationnel a été de 5,1% pour un chiffre d’affaires total de 5,9 milliards d’euros. Pour Markus Forschner « notre technologie de chauffage respectueuse du climat a largement contribué à ce succès. »
Exercice 2021 : évolution par région
Le groupe Bosch a enregistré une augmentation des recettes dans toutes les régions.
En Europe, le chiffre d’affaires a atteint 41,3 milliards d’euros, soit 8,9% de plus que l’année précédente.
En Amérique du Nord, les ventes ont augmenté de 6,5% (9.3% après ajustement des taux de change) pour atteindre 11,4 milliards d’euros.
En Amérique du Sud, le chiffre d’affaires s’élève à 1,4 milliard d’euros, en hausse de 32% (45,1% hors effets de taux de change).
En Asie et dans le Pacifique, y compris dans les autres régions, le chiffre d’affaires a atteint 24,5 milliards d’euros. C’est une augmentation de 13,1%, corrigée des taux de change, de 11,7%.
Effectif 2021 : augmentation dans toutes les régions
Au 31 décembre 2021, le groupe Bosch employait 402 614 collaborateurs dans le monde, soit une augmentation de 7 580 collaborateurs par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est répartie dans 3 régions : Europe, Amériques et Asie. En Allemagne, le nombre de collaborateurs est resté stable à 131 652. Dans le domaine de la recherche et du développement, le nombre de collaborateurs Bosch a augmenté de 2 949, pour atteindre 76 121 collaborateurs.